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Yawara Riki, Sasurai Jutsu
15 avril 2016

De l'art du combat à l'art du Bien-Etre

     Beaucoup de grand-maîtres en arts martiaux sont aussi expert dans une discipline de santé qu'ils considèrent comme comlémentaire (voir essentielle) à leur pratique. En effet, ils étaient souvent plus connus pour leur capacité à soigner que pour leur aptitude martiale. Aussi, depuis quelques années, je suis devenu un praticien en thérapie holistique : en massage (relaxant, Indien, Chinois, Japonais, Hawaïen…), en énergétique, en accupression, en aromathérapie et en réflexologie plantaire afin de comprendre non seulement leur démarche mais aussi pour compléter mes connaissances...

     Lorsque j’ai commencé l’apprentissage de ces différentes méthodes une chose flagrante m’a sauté aux yeux : la similitude qu’ont ces méthodes « thérapeutique » avec les Arts Martiaux. Outre le fait que l’une est faite pour « détruire » et l’autre « reconstruire », l’esprit et l’attitude dans la pratique est identique. D’ailleurs il est souvent recommandé aux thérapeutes de pratiquer un Art Martial (interne ou externe) afin de prendre soin de son corps et de son potentiel énergétique. En effet, dans l’objectif d’apporter du bien-être à autrui on dit souvent : « on ne peut donner que ce que l’on a », surtout à la fin d’une journée de travail, le massage, ou le soin énergétique, doit avoir la même intensité et la même profondeur que le premier du matin. Par exemple un mal de dos en fin de journée résulte non seulement d’un défaut dans la posture du thérapeute, mais aussi d’une faiblesse dans cette zone qu’il convient de renforcer (ou d’assouplir) par une activité physique, et l’Art Martial favorise la mobilité de cette zone.

Préparation et respiration :

     Pour revenir sur la similitude entre ces deux arts on s’aperçoit que la préparation du praticien/pratiquant est semblable. En effet, avant un massage ou un soin énergétique le praticien doit se « poser » en effectuant des respirations profondes et en concentrant son Ki au niveau du Hara. Pendant ce temps-là il adopte une posture droite (Shizentai) tout en s’ancrant dans le sol. Puis il se met dans une « bulle de protection » (afin de ne pas recevoir les énergies négatives du patient) et met une intention pour sa pratique. Cette intention est souvent de relaxer le patient, lui apporter du bien-être… En Arts Martiaux cette préparation est non seulement la méditation que l’on effectue après le salut mais aussi l’état d’esprit qu’il convient d’adopter dès que l’on entre dans le Dojo. De même l’intention (qui est différente de la volonté) est essentielle en Arts Martiaux afin d’acquérir, là aussi, plus d’efficacité et de profondeur aux techniques. Par exemple, en Nage Waza (techniques de projections) il faut se dire : « j’ai l’intention de faire chuter mon adversaire » plutôt que « je veux ou je vais faire chuter mon adversaire ». La volonté est purement intellectuelle alors que l’intention est plus profonde et pénètre l’ensemble du corps.

Postures :

     La posture lors d'un traitement est sûrement la chose la plus importante, ceci afin non seulement d’éviter tout problème aux lombaires, mais aussi pour pouvoir utiliser le poids de son corps dans la pratique. Pour cela, tout comme en Arts Martiaux, ce sont les jambes qui travaillent le plus pour monter/descendre (et non pas le buste qui se penche en avant) et les mouvements latéraux. Les positions les plus utilisées sont celles de la fente avant et du cavalier avec : les épaules basses, la tête droite, le bassin légèrement basculé vers l’avant, les genoux déverrouillés… Le but étant non pas d’utiliser la force des bras et des poignées mais celle du corps et du Hara. Ainsi, tout comme en Arts Martiaux, le corps accompagne chaque mouvement des mains (d’où l’importance de garder les poignets souples) et des bras.

Connaissance du corps :

     Un autre point commun entre les Arts Martiaux et les techniques de bien-être est cette connaissance essentielle du corps humain. En étudiant les Arts Martiaux j’ai appris à reconnaître les points faibles du corps humain et à ressentir, en fonction de chaque adversaire, ceux qui sont propres à chaque individu. J’ai donc appris le squelette et les muscles du corps humain afin de connaître ses faiblesses pour appliquer un Koppo Jutsu (technique de bris articulaire) ou un Kyusho Jutsu (technique de frappe sur les points vitaux), les méridiens et les points « vide »  de Ki (ainsi que les techniques pour perturber celui-ci)… Puis, en me formant en technique de bien-être, il m’a fallu changer ma façon de voir pour non plus « détruire » le corps mais le « soigner ». Mais là encore la relation avec les arts de combat était étroite, car après avoir localisé les zones faibles ou douloureuses du corps (les mêmes que l’on utilise en combat) on y appliquait une technique de détente ou d’accupression (appelé aussi digitopuncture) pour soulager la douleur (ce qu’on appelle les points gâchettes). De même, des points utilisés pour endommager le corps étaient utilisés pour le soigner. Ainsi le point 17 IG provoque un KO mais permet de soigner une angine, le 20 VB entraîne le KO voir la mort mais il est efficace pour traiter les céphalées ou la grippe, le 57 V fait céder la jambe mais soigne les crampes du mollet, le 2 RM provoque aussi le KO mais soigne les cystites, le 4 RM provoque lui aussi le KO mais permet de lutter contre la fatigue, le 17 SJ peut provoquer la mort mais aide en cas d’otites ou d’oreillons, le 19 GI provoque un KO mais participe à soigner une sinusite…

Protocole et Kata

     En Arts Martiaux nous apprenons les Kata qui regroupent l’ensemble des formes et des techniques d’une école. Il s’agit d’un enchaînement de technique qui simule un combat dans le but de nous faire acquérir les bases de notre Art Martial. Bien qu’il y ait plusieurs niveaux de compréhension, à un certain moment, nous devons nous libérer de ces formes préétablies afin de poursuivre notre évolution. Lors d’une étude de séance de bien-être nous apprenons tout d’abord les gestes de base puis un protocole (un Kata) qui enchaîne successivement ces gestes afin de rendre l’ensemble fluide et harmonieux et arriver au bien-être du patient. Après, avec de la pratique, libre au praticien de respecter ou non ces formes. Le but étant d’arriver au même résultat que la forme initiale. D’ailleurs, avec l’expérience, on se retrouve obligé (surtout si l’on veut progresser) de s’écarter de ces protocoles. En effet, la sensibilité des mains augmentant, on détecte de plus en plus facilement les zones de tension et/ou celles à travailler davantage. Ce qui fait qu’il devient très difficile de faire deux massages identiques car le travail n’est plus guidé par l’intellect mais par les mains (le ressenti) qui font, parfois, des mouvements inattendus (d’où le principe de travailler avec une inttention plutôt qu’avec la volonté). Par contre il existe des protocoles, qui comme certains Kata, où l’on ne peut pas dévier de la forme préétablie, ce sont tous ceux qui touchent à l’énergétique. En effet, lorsque l’on fait un rééquilibrage énergétique ou un rééquilibrage des cinq éléments (les cinq éléments chinois et les organes qui leurs sont associés) sur un patient, il est essentiel de respecter trait pour trait ces protocoles afin que le rééquilibrage se fasse. Ne pas le respecter empêcherait celui-ci en bloquant l’énergie dans un endroit du corps et l’on n’obtiendrait alors aucun bénéfice.

Aspect Holistique

     Dans la pratique des Arts Martiaux il est important de maîtriser l’adversaire physiquement et mentalement afin de s’assurer de la victoire. Dans les méthodes de bien-être il en est de même, on parle alors de technique holistique (qui prend en compte le corps et l’esprit). Pour cela on a le toucher pour le corps, la musique pour l’esprit ainsi que les odeurs. A ce sujet j’utilise l’aromathérapie qui permet d’atteindre le subconscient du patient. En effet, si l’on peut s’abstenir de voir ou d’entendre, le facteur olfactif agit directement sur notre inconscient, l’odorat est le seul sens qui ne passe pas par notre intellect. De plus il peut agir sur notre centre émotionnel car des souvenirs sont généralement associés à des odeurs. D’ailleurs il y a des odeurs d’huiles essentielles que l’on n’aime pas à certain moment mais que l’on apprécie plus tard, une fois que le « déblocage » c’est effectué. C’est pour cela que chaque huile essentielle est non seulement associée à des vertus thérapeutiques mais aussi à des états émotionnels…

Arts Martiaux et santé :

     L’ensemble des arts du combat ont pour principal but de nous défendre dans une situation donnée, afin de subir le minimum de dommage, en neutralisant ou contrôlant l’adversaire. Mais que faire si l’on est blessé ou si l’on est malade ? Il est en effet très dur de se défendre avec un pied dans le plâtre ou avec 40 de fièvre. Dans le premier cas le corps est limité dans ses mouvements et dans ses possibilités de réponse et de réaction, et dans le deuxième cas le corps est limité non seulement dans ses possibilités physiques mais aussi dans le temps d’analyse et de réponse en action défensive ou offensive. Aussi, ne pas être en mesure de réagir à un danger à cause d’une blessure ou d’une maladie doit être vécue comme un échec, dans sa pratique, de la part du Budoka. Cela pour vous mettre en garde non seulement sur les méfaits du surentraînement, mais aussi sur la nécessité de préserver sa santé. On parle alors de médecine de prévention ou naturelle. Ici aussi l’utilisation d’huiles essentielles pour aider le corps à se protéger est efficace, tout comme la réflexologie plantaire qui permet d’amener le corps à un état d’homéostasie (équilibre physique et biologique de l’ensemble du corps) ou de traiter directement une zone en pleine inflammation sans avoir à toucher directement celle-ci. Mais dans tous les cas il faut se rappeler qu’il vaut mieux prévenir que guérir… Dites-vous que c’est une stratégie de combat pour préserver son corps (notre personne) de toute maladie ou accident (l’ennemi).

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Commentaires
Yawara Riki, Sasurai Jutsu
  • Une autre vision du Judo et du Ju-Jutsu Traditionnel, loin des organismes officiel qui brident l'évolution des pratiquants. Une nouvelle approche plus complète techniquement et spirituellement avec les formes Omote et Ura de chaque techniques...
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