La légitime défense

     Pour faire suite à un commentaire dans lequel il était question de la légitime défense, dont je remercie l'auteur de celui-ci, je pense qu'il est important de parler de ce sujet "sensible" et délicat. En effet, d'après la loi française, la différence entre défense et agression est très mince.

     Il faut savoir que notre système juridique ne nous autorise pas à nous défendre vraiment, dans le sens martial et dans ce que nous apprenons dans nos Dojo (nous sommes très loin de ce qu'applique les autres pays). La justice sera d'autant plus stricte que nous sommes des pratiquants d'arts martiaux et que, pour elle, nous sommes capables de nous contrôler et de faire une défense "soft"... sans gestes excessifs.

     Pour que la légitime défense soit retenue du point de vue pénale, il faut absolument que tous les critères soient justifié ou remplis. Si l'un de ces paramètres manque, votre agresseur n'hésitera pas à déposer une plainte contre vous et à retourner la situation à son avantage. Car même si la défense peut être justifié, si celle-ci est disproportionné, alors c'est vous qui serez en faute.

     Parmi ces critères la proportionnalité est l'un des points les plus durs et compliqué à appliquer, elle dépend de la situation et de la gravité de l’agression. En effet, lorsque l'on parle de défense proportionnelle à l'attaque, il faut comprendre que la défense employé ne doit pas causer plus de dommage que l'agression pouvant être subit.

     Lorsque je donne des cours à des personnels de sécurité je l'explique souvent comme ceci :

- Si vous êtes armé et qu'une personne se trouve à 5 mètres de vous avec un couteau, l'usage de votre arme n'est pas justifié car vous n'êtes pas directement en dangers. Par contre, si cette même personne se trouve à moins de 2 mètres et que vous êtes dans l'impossibilité de reculer, alors l'usage de l'arme (utilisée simultanément à l'attaque) peut être justifié ; car l'individu qui vous agresse, armé d'un couteau, peut vous atteindre d'un seul mouvement d'une façon létal.

- Un autre exemple, face à un agresseur armé d'un couteau, j'applique une clé articulaire afin de contrôler le bras armé. Or, à partir du moment où j'applique mon contrôle et où l'adversaire lâche son arme, la situation change. N'étant plus directement en danger, je dois me contenter de maintenir mon contrôle, en attendant la police par exemple, sans chercher à lui briser le bras. Si jamais je le fait volontairement je serais alors considéré comme un agresseur à cause de la disproportion de ma défense par rapport à la situation au moment où le lui brise le bras. Par contre, si le coude de mon adversaire se brise au moment où celui-ci m'attaque, et au moment où j'entame ma défense, alors je serais considéré en situation de légitime défense.

     Pour plus de précision je vous joins le document que je transmets à la fin de mes cours sur la légitime défense.

LA_LEGITIME_DEFENSE