L'apprentissage du Ju Jutsu
Cela fait maintenant 35 ans que j’ai été initié au Ju Jutsu et, comme beaucoup de monde à cette époque-là, il s’agissait de celui de la FFJDA. Même si ce système (mis en place et instauré à l’époque par Eric Pariset) était riche techniquement, il ne nous apprenait pas à « bouger ». On effectuait souvent les techniques de défense presque sur place, sans mettre le corps dans l’action, hormis pour les projections.
Ce fait de ne pas assez bouger fût pour moi une mauvaise habitude très dure à enlever, car il fallait que je réapprenne à mon corps les mouvements de bases… J’ai pris conscience de cela lorsque j’ai commencé l’apprentissage du Bujinkan et les mouvements naturels du corps. La « reprogrammation » du corps fût longue mais, maintenant, je bouge à chaque mouvement, que ce soit à mains nues ou avec une arme, ce qui me permet une adaptabilité permanente.
Il m’arrive aussi souvent de m’entraîner au mannequin de bois (celui utilisé en Wing chung) et, même devant celui-ci, je bouge à chaque action. Je ne comprends pas les pratiquants qui restent figé devant celui-ci et qui ne font bouger que leur bras ! Ils ne se rendent pas compte qu’une simple frappe du genou à l’entre-jambe suffirait à mettre fin à leurs techniques.
Le mouvement est donc plus important que la technique or, récemment, j’ai encore vu un enseignant de la FFJudo produire les mêmes erreurs que celles que l’on faisait il y a plus de 30 ans ! La technique ne peut exister, et être complètement efficace, que si le corps est absent de l’axe d’attaque de l’adversaire. L’apprentissage technique, surtout à des débutants, doit absolument passer par le mouvement sous peine non seulement de rester figé le moment venu mais aussi de recevoir l’attaque si la défense échoue. Maître Mifune disait « faite toujours face à l’adversaire mais ne faites jamais face à son attaque. »