Mon école appelé « Yawara Riki » signifie « la souplesse (Yawara) dans la force (Riki) » d’après un style datant du XVIe siècle. Dans celui-ci je reprends l’ensemble des techniques de Judo, sans distinction de dangerosité (forme Omote et Ura), mais qui sont adaptées à chaque niveau de grade. On retrouve ainsi l’ensemble des techniques de Nage Waza étudié en Judo, mais aussi les projections effectuées avec un Kansetsu Waza (techniques de clés articulaire) ou un Shime Waza (techniques d’étranglement), les clés de genou ou de cou, les Ate Waza (techniques de frappe)… J’y ai aussi intégré le travail de différentes armes comme de Tambo (bâton de 50 cm), le Jo (bâton de 120 cm), la Kusari (chaîne lestée)… Mais toujours dans l’esprit du Judo et suivant les principes profonds démontrés dans ce blog. Ainsi, avec un Jo on peut non seulement frapper mais aussi projeter, étrangler et contrôler un adversaire sans lui laisser de séquelle, en préservant son intégrité physique (en fonction de la gravité de la situation bien entendu) et en respectant ainsi la législation sur la légitime défense. Car la vocation du Judo est aussi dans cet élément, savoir se défendre tout en sachant préserver son agresseur (prospérité mutuelle). En effet, de nos jours il y a beaucoup de style d’arts martiaux qui vous proposent une méthode de défense efficace, dans lesquels ont « pulvérise » son adversaire par des frappes sur les Kyusho (points vitaux) ou des bris articulaire (Koppo Jutsu). Mais même si l’efficacité de ces styles est évidente ou avérée il appartient aussi à leurs enseignants de vous mettre en garde sur les conséquences de ces techniques. Conséquence psychologique (ôter la vie à quelqu’un n’est pas un acte anodin) mais aussi pénale (riposte proportionné à l’attaque). Ainsi, détruire par un coup de pied les parties génitales d’une personne qui vous tire le bras vous amènera directement à une condamnation pécuniaire en faveur de votre agresseur et ceci dans le meilleur des cas (perte d’un testicule, de fertilité…) car votre réaction sera directement considéré comme disproportionné par rapport au geste de votre agresseur (devenu victime) qui vous a juste tiré le bras (celui-ci inventera une excuse comme « je voulais juste lui demander l’heure » ou « j’ai cru reconnaître un ami ») et comme dans ces cas là généralement personne ne veut être témoin… De même pour une personne vous menaçant avec un couteau, à partir du moment où vous l’avez désarmé n’allez pas lui casser le bras ou pire, le tuer, car là encore vous serez jugé pénalement responsable de sa blessure ou des conséquences de vos actes. En effet, une fois désarmé il n’y a plus de danger vital pour vous, vous devez donc apprendre à adapter votre défense à cette nouvelle situation et vous limiter par exemple à un simple contrôle… C’est aussi cela que j’enseigne dans mon école, s’adapter à une situation évoluant sans cesse (Hen-O : le meilleur mouvement à chaque instant) et préserver au mieux l’intégrité de l’adversaire (qui était aussi l’un des buts du Judo selon Maître Kano).

La raison pour laquelle j’ai appelé ma forme de combat Yawara Riki (la souplesse dans la force) est que, dés le début d’une contre attaque, on fait « exploser » la technique de riposte (action en puissance en Hakei) en déviant (ou en contournant) son attaque et en entrant dans la garde de l’adversaire (esquive en souplesse). En aucun cas on ne fait une contre attaque force contre force en restant sur place ou en reculant. D’ailleurs, dans ce que j’enseigne, il n’y a pas de blocage mais seulement des parades et des esquives. Par contre rien n’interdit de parer à l’aide d’une frappe sur l’avant-bras de l’adversaire (dans le cas d’un Atemi du poing par exemple) à condition que cette frappe soit accompagnée d’un Tai-Sabaki qui permet d’entrer dans la garde.

Signification de Yawara Riki